13/09/2012

Dry Valleys - Illuminating Gaze (2010)

Dry Valleys, ou l'art de dérouler sur les deux faces d'une cassette la surface d'un désert électronique et l'ambiance lunaire qui y pèse dessus. Les plateaux accidentés et poussiéreux d'Illuminating Gaze sont parcourus via des schémas de progression assez classiques, gradations linéaires faites de phases s'articulant sur un drone constant. Notez que je ne reproche absolument rien à cette formule: Je souligne sa simplicité parce qu'elle fonctionne à merveille.

Là où je serai tenté de mettre l'accent, c'est sur la qualité des sonorités qui composent les deux faces de la cassette et plus particulièrement la justesse avec laquelle elles sont associées pour donner corps à des paysages vides de vie mais colorés et des atmosphères chargées de mouvements. Une simple bourrasque, un grondement distant cycliquement répété, puis de long faisceaux nacrés qui ondulent et percent le néant gris pour balayer et suggérer les formes d'en bas qui, dénudées de leur manteau d'ombre (ashpl, l'anti-Damasio malgré lui), se réchauffent, s'exhalent en panaches et se diffusent pour scintiller sous des lueurs célestes maintenant plus vives pour former un ensemble dense mais toujours intelligible. Même type de cheminement pour la seconde face,  où se feront toutefois plus nombreuses les phases de dépression allant de paire avec la teinte globalement plus sombre que prend la musique de ce coté ci.

Sonorités douces, hypnotisantes, jamais agressives même lors des pics d'intensité où elles miroitent et se superposent dans un tout à la fois vaporeux comme un nuage et profond comme une mer: Opposition de "thèmes" sonores assez similaires à ce qu'on peut trouver sur Astral Fluid, mais cela n'engage évidemment que moi. Bref, un très bel album à mi-chemin entre ambient, drone, lo-fi et musique psychédélique qu'on peut certainement rapprocher des productions les moins "extrêmes" de James Ferraro, Snake Figures Fan en tête. On n'écoute pas Illumating Gaze, on s'y abandonne, on y voyage et on s'y perd. Ou pas, libre à vous de partir à la conquête des 45 copies produites ou de jeter une oreille ici, par exemple.

2 commentaires:

  1. En effet c'est complètement dans la tendance Ferraro ou Dolphins into the Future (avec qui il partage la simplicité d'approche je trouve). Juste, attention les petits gars, à force ça va bientôt être has been de jouer de l'orgue électrique avec les avant-bras en triturant des cassettes de pop 80s. Enfin celui-là est très parfumé.
    Quand tu parles d'Astral Fluid, tu parles du mien ?

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    1. 'Faudrait qu'un des collègues revienne avec de la pop sud-africaine ou de la free folk sérielle qu'on soit à nouveau au top du sonic swag... Et oui c'est bien de tes fluides astraux à toi que je cause

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