28/09/2011

James Ferraro - Marble Surf (2008)


Le petit Jamy nous ouvre les portes du Paradis (ou du Valhalla, question de goût, d'ailleurs petit message à ceux qui comme moi ne pourront s'empêcher de penser au jeu Valkyrie Profile en écoutant l'album: Personne ne peut plus rien pour vous), L'espace de quelques dizaines de minutes de pure béatitude, et c'est plutôt gentil de sa part. Le motif joué au piano qui introduit cette cassette sera le même qui accompagnera et conduira les chœurs angéliques qui s'y grefferont, dialoguant, euphoriques et grésillant dans ce flou lofi que crée la manipulation des bandes magnétiques, attribut essentiel de cette joie céleste étalée sur deux pistes symétriques. Flou qui dans un premier temps rend difficile de se rendre compte à quel point la composition de cette petite quarantaine de minutes, sans entraver la fluidité avec laquelle elle s'écoule, et loin d'en rester à quelques superpositions paresseuses mais efficaces, ne cesse de se transformer jusqu'au final abrupt et triomphant, cloches, tambours, synthétiseurs s'ajoutant aux chants d'extase et à d'autres instruments qui finissent par ne plus être précisément identifiables et à ne former qu'un tout presque compacte s'approchant du fameux "magma" bien connu des amateurs de black ambient, véritables bain de sonorités aux frottements tantôt lumineux, parfois éblouissants, bizarrerie au psychédélisme latent (qui deviendra beaucoup plus explicite sur un album comme Pixarni), unique et passionnante de bout en bout, du concentré de liesse onirique, voilà tout. Je vous épargne pour cette fois la traditionnelle métaphore absurde sur le modèle du "X meets Y dans un contexte Z", mais s'il fallait vraiment situer l'ovni, disons quelque chose entre Arvo Pärt, Yoga et William Basinski.

À écouter grâce à ceci. (le lien vient d'ici)