09/08/2011

Incarceration By Abstraction - The Flying Luttenbachers (2007)


Dans quoi pourrait on classer cette petite chose hybride? Il serait difficile en vérité de limiter cet album à une sphère musicale particulière (c'est visiblement vrai pour les précédents) tant il semble graviter de l'une vers l'autre avec la même aisance: une jambe dans le free jazz, l'autre dans le math rock, effleurant parfois du bout des doigts le grind de Naked City. Sacré mélange que l'on doit à Weasel Walter qui pour le coup a tout simplement enregistré et exécuté seul l'intégralité des pistes en l'absence de ces compagnons de jeux habituels. Figurez vous d'abord un couple basse/percussions particulièrement puissant, l'une aussi grasse et remuante que l'autre est nerveuse, tisseuse de grooves survoltés qui n'hésite pas à aller chercher le blast lorsqu'il est nécessaire. puissance de feu non négligeable soutenant, seule ou accompagnée d'un orgue, les tapisseries inextricables et presque anguleuses de motifs robotiques tissées par des guitares aux timbres multiples, assez folles, désarticulées et mécaniques pour concurrencer celles d'un.. Buckethead (par exemple, sur The Cuckoo Clocks of Hell ou Kaleidoscalp), et les déchirements hystériques d'une clarinette tellement zornienne que je l'ai d'abord prise pour un saxophone. Hystérie panique qui s'interrompt parfois pour laisser place à quelque chose de plus conscient venant tendre et noircir toute cette belle machinerie. Quelques discrètes touches d'electronique et de noise parachèvent enfin d'affirmer son caractère foisonnant et chaotique à un ensemble qui tient davantage du bordel savant et calculé que de la cacophonie bête et méchante, contrairement à ce qu'on serait tenté de croire en me lisant. Christian Vander dans un Gundam retapé. Cool. Écouter ou acheter ici. Plus de copies physiques (500 exemplaires), malheureusement!